Rundheersing Bheenick : “La baisse du taux directeur est un signal très fort aux entreprises”
La baisse de 100 points du Repo Rate imposée par la Banque de Maurice vient soulager nombre d’opérateurs dans le secteur de l’exportation. Cette baisse ne sera pas ‘éternelle’ comme a soutenu Rundheersing Bheenick mardi matin lors d’une séance d’explication sur la décision prise par le Monetary Policy Committee (MPC) qui se concerte chaque trimestre pour décider du taux directeur.
Les entreprises sont maintenant appelées
pendant ce temps de grâce à se restructurer et à chercher de nouveaux marchés.
Cependant, lors de ses explications, le Gouverneur de la BoM a évoqué les
difficultés économiques qui planent à l’horizon et qui influent directement sur
Maurice. De ce fait, les entreprises locales se sentent menacées. Ce taux
directeur ne sera pas soumis à des changements pour les deux prochains
trimestres sauf si la situation externe se déprécie davantage.
A quoi s’attend le Gouveneur de la Banque Centrale suite à cette baisse du taux
directeur ? Rundheersing Bheenick, explique que des réunions ont eu lieu depuis
les trois dernières semaines au cours desquelles les opérateurs économiques ont
fait part de leurs griefs. En particulier ceux des secteurs du tourisme et du
textile. Ils ont soutenu que leurs principaux marchés continuent à se dégrader
et pourraient influer sur l’économie locale. La baisse du repo rate,
selon le Gouverneur, va donner un nouvel essor à l’économie. “Je
m’attends à ce que le ‘balance sheet’ de différents opérateurs va s’améliorer
et que la demande de prêt va augmenter de sorte que le ‘credit growth’ au
niveau des banques va reprendre et cela amènera une baisse de liquidités sur le
marché”, fait ressortir le Gouverneur. Cette baisse est un bon signal aux
opérateurs et donnera un nouvel essor à l’économie qui, selon lui, commençait à
montrer des signes de faiblesse. Il a expliqué que ce n’est pas par
paliers que la baisse du repo rate doit être appliquée. La baisse de 100 points
est nécessaire pour redynamiser l’économie, a-t-il déclaré. Cependant, il a
insisté que “cette baisse ne devrait Ipas être perçue comme un ballon
d’oxygène qui permettrait à certains secteurs d’augmenter leurs profits. Ce
n’est certes pas la solution facile comme l’aurait été une dépréciation de la
roupie”, a-t-il ajouté.
Cette baisse, estime Rundheersing Bheenick, devrait être qualifiée comme mesure
exceptionnelle dans la mesure où elle donne l’occasion aux opérateurs dans le
secteur exportation de “se réinventer, à réorienter leurs activités et leurs
actions, de revoir leur stratégie, de développer de nouveaux modes
opératoires”. Cette mesure leur permettra de réduire leurs dépenses et leurs
dettes et d’accroître leur productivité. Il a fait état de l’industrie
touristique qui se réorganise alors que l’industrie sucrière s’est déjà
réorganisée. Cette baisse du taux directeur est une aubaine pour les secteurs
textile et le manufacturier de se réorganiser et d’entreprendre des initiatives
comme les industries du tourisme et du sucre.
Les développements au niveau international ont poussé le MOC à prendre cette
décision. Les raisons évoquées par Rundheersing Bheenick sont la reprise
fragile pour les économies avancées telles les Etats-Unis et l’Europe qui ont
constaté une nouvelle baisse dans la consommation. Il affirme d’autre part, que
la crise en Europe et les mesures d’austérité
dans plusieurs marchés européens pourraient ralentir notre croissance en 2011.
D’autre part, sur la hausse du Cash Reserve Ratio, Rundheersing Bheenick a
évoqué une situation inédite d’excès de liquidités. “Les banques centrales dans
d’autres pays injectent de la liquidité dans le circuit monétaire mais notre
Banque centrale est devenue l’emprunteur de dernier recours”, dit-il. Des
mesures sont prises afin de ramener l’excès de liquidités à des proportions
raisonnables malgré l’état du bilan financier de la BoM. Par ailleurs, la
banque centrale a revu à la hausse le Cash Reserve Ratio de 100 points de base,
une décision qui intervient dos à dos avec la baisse du repo rate. Si cette
décision avait été prise plus tôt, la BoM aurait encouru des pertes. Les coûts
des opérations monétaires sont importants pour l’institution ; pour prélever Rs
7,2 milliards, les coûts sont de Rs 565 millions étalées sur quatre ans. Pour
2010, les coûts sont de Rs 192 millions.
L’état de l’économie mauricienne n’est pas chose à se soucier pour Rundheersing
Bheenick cette année. L’action de la BoM se situe dans le moyen terme, les
préoccupations sont pour le premier trimestre de l’année prochaine et ce qui
viendra après.
Yandraduth Googoolye et Iqbal Belath, respectivement First et Second Deputy
Governor de la BoM avancent les mêmes raisons qui ont provoqué cette baisse du
taux directeur et demandent aux entreprises de bien vouloir apporter les
changements qui s’imposent dans leurs sociétés.
http://www.lematinal.com/economie/7532-Rundheersing-Bheenick-La-baisse-du-taux-directeur-est-un-signal-tres-fort-aux-entreprises.html
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